Bienvenue|    Extraits sonores    |Autres Sites  | Les Débuts |    Fécamp & Vincelli   |   Le 1er Emetteur    |   La Maison de la Radio  |  Emissions Anglaises
 Emissions Françaises   
|    Louvetot    |    Caudebec-en-Caux   |   Dates Importantes  |  Ils ont participé  |  Radio International  | Publications |  Fin de la Légende

Pages >    1 |  2  |  3  |  4  |  5  |  6  |  7  |  8  |  9  |  10  |  11  |  12  |  13  |  14  |  15  |  16  |  17  |  18  |  19  |  20
 

 LES EMISSIONS ANGLAISES 

La portée améliorée de l’émetteur permet d’avoir des auditions à l’étranger.

 
café colonnes à Fécamp

Dans ce café du centre de Fécamp, se sont rencontrés 
Fernand Le Grand et le Capitaine Leonard F. Plugge, 
une rencontre importante qui a débouché sur la 
création des émissions anglaises de Radio Normandie




L'entrée des studios IBC de Radio Normandy , à Londres,
ils étaient situés à quelques pas de l'immeuble de la BBC,
la radio officielle !!





Portland Place London


Reception test unit

Dans le sud de l'Angleterre, on pouvait apercevoir 
plusieurs de ces fourgons sillonner les routes.
Quand ce n'était pas pour aller enregistrer le spectacle
destiné à une retransmission, ils étaient chargés de 
mesurer la force du signal de réception de 
Radio Normandie. 





Stephen Williams







Stephen Williams,
(31 mars 1908 - 23 novembre 1994)
(la photo est de 1994), a été présentateur anglais
des premiers jours de Radio Normandy. Puis il a été
chargé des émissions anglaises à Radio Paris.
Lorsque la station parisienne a décidé d'arrêter les
programmes étrangers, il est parti sur Radio
Luxembourg en 1933 créer le service anglais qui a
fonctionné (sauf pendant la guerre) jusqu'en 1992


 
 Interview de Stephen Williams





British programme

Programme du 13 décembre 1936  (Remerciements à Keith Wallis pour ce document)  (cliquer sur l'image pour l'agrandir)


Love scenes


La première émission commerciale
à destination de l'Angleterre a été émise en 1925 à l'initiative du Captain Plugge.

Celui-ci avait réussi de persuader Selfridge's - un magasin londonien -
de patronner une "causerie" sur la
mode sur les antennes de Radio Paris
qui émettait depuis la Tour Eiffel.

Trois personnes seulement ont écrit
pour dire qu'elles avaient entendu l'émission (qui n'avait pas été
annoncée).










 
Un article en anglais du 21 janvier 1935,
extrait de TIME MAGAZINE,

cliquer sur    >>    

happy listening RN


Vu du côté britannique, l'avènement des radios offshore (ce que la presse appelait communément les "radios pirates") qui ont émis à partir de navires ou de forteresses marines dès les années 60, ne représente en aucun cas les premières radios commerciales outre Manche. Dès les années 30, les ondes parviennent du continent à partir d'émetteurs privés comme le Poste Parisien, Radio Luxembourg ou Radio Normandie pour le compte de l'IBC (l'International Broadcasting Company) un organisme britannique considéré déjà comme illégal par la toute jeune BBC.
L'histoire fascinante retraçant la naissance des stations commerciales en Europe est racontée par Alain Thompson, ancien présentateur anglais de "Radio Normandy".
Bob Danvers-Walker, dit Oncle Bob nous parlera des premiers studios construits dans les anciennes écuries de la Bénédictine et de la façon de faire une émission à cette époque, d'utiliser les phonographes servant à retransmettre les émissions pré-enregistrées à Londres. Roy Plomley expliquera comment il est devenu speaker. 
Ce texte peut être lu ici :



Texte à lire > ICI < "A la recherche des ondes perdues"
 



Le Captain L. F. PLUGGE
 

Mr Leonard F. Plugge était le directeur fondateur de l'IBC (International Broadcasting Company), la société qui gérait les émissions en anglais de Radio Normandie ainsi que celles de nombreuses autres stations en Europe comme le Poste Parisien à Paris, Radios Toulouse et Lyon, Radio Luxembourg et certaines stations espagnoles. 

Mr Plugge était considéré comme un "pirate" par la BBC. La publicité étant interdite à la radio en Grande Bretagne, jusque dans les années 1970, Mr Plugge avait utilisé les stations commerciales du
Capt L. Pluggecontinent en louant du temps d'antenne pour détourner la loi. On peut dire que grâce à lui, Radio Normandie, de petite station amateur est devenue la grosse station de radio commerciale internationale de l'époque comme a pu le devenir Radio Luxembourg (désormais seule) au sortir de la guerre. Les premières radios commerciales ne sont apparues en Grande Bretagne qu'en 1973 seulement. Entre-temps, le monopole de la BBC avait encore été mis à mal avec l'arrivée des stations commerciales "offshore" en 1964, basées le long des côtes britanniques avec Radio Caroline, Radio London, Radio City, Radio 390, Radio Scotland... toutes installées à la limite des eaux territoriales sur de vieux cargos ou des anciennes forteresses de DCA désaffectées par l'armée britannique. Mais ceci est une autre histoire !!!

On sait du Capitaine Leonard F. Plugge qu'il était un ancien ingénieur consultant du métro de Londres, qu'il a perfectionné les premiers radio-téléphones pour automobiles, "découvert" des lunettes spéciales pour regarder la télévision et participé à des recherches scientifiques avec la Royal Air Force. Député conservateur de Rochester près de Londres, cet homme excentrique avait compris l'importance de la
radio commerciale interdite dans son pays et conscient de l'importance d'un marché potentiel, a créé l'International Broadcasting Company. De passage en France, il rencontre Fernand Le Grand et entame des négociations pour pouvoir diffuser des émissions à destination de ses compatriotes avec l'émetteur de Radio Normandie qui devient la première station rivale à entrer en compétition avec la BBC : "Plusieurs centaines de milliers d'anglais écoutent votre poste d'émission et plus d'un quart accepte de payer bénévolement un shilling par an". Un récent micro-trottoir organisé à Fécamp par une radio anglaise n'a recueilli auprès des Fécampois, on s'en doute, aucun témoignage du passage du capitaine dans leur ville. Peu de Fécampois savent en effet que leur cité abritait avant-guerre une radio périphérique anglaise puissante, comparable de nos jours à Europe 1 ou RTL à nos frontières. Quant au Capitaine Plugge, retiré en Californie, il est décédé discrètement à 92 ans en 1981.

Frances DayLes premières émissions de l'IBC sur l'antenne de Radio Normandie commencent fin 1931  pendant les pauses des émissions françaises sur 269,5 mètres. En mars 1938, la longueur d'ondes passe à 212,6 m et plus tard à 274 m (mise en route de Louvetot). La plupart des shows sont enregistrés à Londres. Pas moins de 21 firmes britanniques patronnent ces programmes de musique variée. La publicité est interdite outre-Manche. L'argent coule à flot. Les firmes dépensent 400.000 £ en 1935, 1.700.000 £ en 1938. Les émissions ont lieu de minuit à 1h et le week-end jusqu'à 3h. L'émetteur a 500 W mais les étages amplificateurs lui donnent en vérité une puissance de 8 kW. Les programmes - des shows de 15 mn - étaient principalement enregistrées sur disques à Londres. Il y a aussi quelques émissions en direct.










La biographie du Capitaine Leonard Plugge est parue en 2008, écrite par Keith Wallis









 

Lire en anglais la page Wikipedia consacrée au Capitaine L. Plugge : http://en.wikipedia.org/wiki/Radio_Normandy

 HOURS OF TRANSMISSIONS
 ENGLISH PROGRAMMES

Sundays - Dimanches
  7.00 am   to 11.45 am
  1.30 pm   to   7.30 pm
10.00 pm   to   1.00 am

Weekdays - Semaine
  7.00 am   to 11.30 am
  2.00 pm   to   6.00 pm
12.00 pm   to   1.00 am


Les autres heures étaient occupées par les programmes
en français, exceptée la nuit de 1.00 à 6.00


<  Horaires des émissions
    anglaises


Selon David Newman, speaker anglais de Radio Normandy (cf "Les Lettres" ) il y avait équivalence entre les heures anglaises et celles françaises. Les émissions françaises s'intercalaient dans les blancs laissés par leurs collègues britanniques (à part la nuit).


Cécile Méadel dans son livre "Histoire de la radio des années trente" (INA), écrit : "... La publicité en langue étrangère, en particulier anglaise, n'était pas négligeable et elle provoquait le mécontentement tant du gouvernement anglais que des auditeurs français (...)

Les auditeurs français de leur côté n'approuvaient pas ces publicités d'autant plus qu'elles "déteignaient" sur l'ensemble du programme, au mieux bilingue, au pire en anglais seulement. Le pourcentage d'émissions en langue anglaise était important sur des stations comme Radio Normandie (près de 70 % des recettes publicitaires en 1938) ou sur Radio Lyon, faible mais présent sur le Poste Parisien (près de 10 % des recettes publicitaires), inexistant pour d'autres".

(1) Selon "L'Humanité" des 11 et 18 mai 1936, "Le Populaire" des 20 et 25 mai 1936...
 










Juin 1938 : la publicité coule à flot sur l'antenne de
Radio Normandy et les autres stations
louées par l'IBC. Les affaires sont prospères :
ici le patron de l'IBC, Leonard Plugge
et Madame se devaient d'être présents,
un après-midi ensoleillé, aux Courses d'Ascot




 Une des premières voix anglaises de Radio Normandy,
Max Stanniforth arrivé le le 26 décembre 1931


 Stephen Williams est arrivé
à Fécamp en février 1932 avant de repartir
en 1933 vers Radio Paris et Radio Luxembourg

(photos extraites du livre de Keith Wallis "And The World Listened")
.



Roy Plomley enregistre une émission dans une salle de théâtre qui sera diffusée
sur l'antenne le dimanche en 8 suivant, à 23 h 00 (heure française)

.



> Comment se déroulait un programme de Radio Normandie
dans le studio de Fecamp (ou celui de Caudebec) dans les années 30 ?

Un orchestre tout entier était-il présent dans le studio ? Comment tout cela se passait, programmes en direct, ou émissions pré-enregistrées ?


Quelques réponses sont ici >
Lettres de David Newman

     
Bob Danver-Walker


Roy Plomley (arrivé en nov. 1936)
.


L'Hôtel de la Poste à Fécamp était le lieu de résidence des speakers britanniques pendant ces années fastes
.


David Davies

Conférence de Programmes à l'International Broadcasting Co

Le personnel de l'IBC est réuni autour du bureau de Jack Hargreaves.


Jack Hargreaves, futur présentateur vedette de la télé britannique (avec la cigarette) a commencé sa carrière très jeune comme Chef des Programmes à l'IBC et Radio Normandy (émissions anglaises évidemment).

Il a été en charge des émissions patronnées par les annonceurs où il rédigeait les scripts. Grâce à lui, de deux émissions par jour, l'IBC a pu fournir jusqu'à 80 émissions par semaine.

Par la suite, son talent l'a amené au rang de commandant dans l'armée où il s'est frayé un chemin dans la radio des forces militaires.
Son plus beau coup pendant la deuxième guerre mondiale a été de trouver la chanteuse Lale Andersen et de l'obliger à interprêter la chanson « Lily Marlene » pour le public allemand.

(Jack Hargreaves :
31 December 1911 – 15 March 1994)

(photo Simon Baddeley)

 



La zone de réception de Radio Normandie : l'analyse du courrier reçu des auditeurs confirme le résultat des mesures de champs électriques effectuées par l'IBC. Toute la région prospère du Sud y compris Londres et ses environs est couverte par les émissions de Radio Normandie. La force du signal s'affaiblit dans le nord comme le montre cette carte. Néanmoins, certaines lettres d'auditeurs originaires de ces régions déclarent pouvoir écouter fréquemment avec satisfaction.
.



Voici les derniers centimètres normands au bord de la falaise de Fécamp (ne poussez pas !), le continent s'arrête ici. 
     L'Angleterre est au large... à plus de cent vingt kilomètres tout de même.