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translation / Traduction en anglais |
Ayant trouvé par hasard le site de Radio Normandie, j'étais très intéressé de lire toutes les informations sur ce poste ainsi que les articles dans "Le Progrès de Fécamp" et "Le Courrier Cauchois" du 18 novembre 2006 commémorant les 80 ans de Radio Normandie.
J'étais "speaker" anglais pour les programmes transmis vers l'Angleterre, ayant commencé en 1936 à Fécamp dans les studios à l'arrière de la Bénédictine. Pendant les émissions en anglais, il y avait toujours un speaker français et c'est ainsi que j'ai bien connu MM. Bécasse, Briand, Nicolas et d'autres. A la fin des émissions anglaises à midi, nous nous rendions au Café Thiers sur la Place de ce nom (aujourd'hui Place du Général de Gaulle) pour ensuite déjeuner à l'Hôtel Canchy et Lion d'Or. Plus tard, j'habitais l'Hôtel de la Mer sur la plage à côté du casino.
Avec l'entrée en service de l'émetteur de Louvetot, tous les studios étaient transférés au château de Caudebec-en-Caux (actuellement la mairie). Les studios anglais se trouvant au fond du parc. Ces studios existaient longtemps après la guerre avant d'être démolis pour faire place au Musée de la Marine. J'habitais en face du bac d'alors avec une vue magnifique sur la Seine et le mascaret. J'ai regagné l'Angleterre vers la fin de 1939 après la déclaration de la guerre.
J'ai visité ces deux pays de ma jeunesse plusieurs fois après la guerre. Les deux monuments que j'ai tant appréciés, étaient toujours là - l'église et la Maison des Templiers. A l'occasion de ma dernière visite, j'ai rencontré un Monsieur Lecœur à Yvetot. Il avait amassé un grand matériel de postes de réception et bien d'autres appareils. Il m'a dit que quelques membres de la famille Le Grand venaient le voir de temps en temps.
J'irai revoir la Normandie... et bientôt ! David Newman
> Le 2 juin 2007
Hello David, Il y a quelques mois, j'avais eu un message de Monsieur Patrick Olivier, le neveu de Monsieur Roger Olivier qui était également speaker. Il était bilingue comme vous. Peut-être l'avez-vous connu ? Je n'ai malheureusement pas eu de nouvelles des personnes qui ont participé à cette grande aventure parmi le personnel français, si ce n'est un message de la petite fille de M. Rémi Picard qui était technicien à l'émetteur de Louvetot. J'ai lu et relu avec beaucoup d'intérêt votre lettre et si j'osais, peut-être seriez-vous intéressé d'écrire un petit texte de souvenirs sur la façon dont se faisaient les programmes à cette époque. En France, nous avons très peu de témoignages écrits sur Radio Normandie. (...) Tout ce que j'ai trouvé comme photos, documents, a été édité sur le site. Bien sûr, il ne reste aucun enregistrement sonore car la guerre a tout détruit. Merci de votre message, David et au plaisir de pouvoir vous lire une prochaine fois ! Bien cordialement de Normandie.
JC
> Le 4 juin 2007
Bonjour Jean-Claude,
Merci de votre message qui m'a fait grand plaisir. Je vais rédiger un texte que vous me demandez et vous l'enverrai sous peu. Je ne me souviens pas malheureusement de Patrick Olivier. Etait-il à Radio Normandie en même temps que moi ? A bientôt
David
> Le 6 juin 2007
Bonjour
David, Je vous ai recopié la liste des présentateurs britanniques que j'ai pu reconstituer d'après les journaux (cf la page "Ils ont participé"). Elle est incomplète mais je pense que ces noms vont vous rappeler de bons souvenirs ! Il va falloir que je rajoute le vôtre. J'ai vu qu'il y avait "Ian" et "Tom" Newman. C'était peut-être vous, avec un pseudonyme ? (...) A bientôt
> Le 12 juin 2007
Bonjour Jean-Claude,
Voici un bref exposé du fonctionnement des
émissions en anglais depuis Radio Normandy.
Le signataire de ce message est en effet Ian Newman ; Tom
Newman et Roger Olivier me sont inconnus.
Nous
avons posé à David quelques questions supplémentaires :
Bonjour David, JC
Bonjour encore Jean-Claude,
Je viens de recevoir votre
message toujours intéressant. Je dois m'excuser du retard apporté à
répondre au précédent dû à un problème technique.
> Le 15
juin 2007
Je reviens à votre
dernier message reprendre quelques remarques au sujet des émissions de
Radio Normandie. En effet, l'émetteur restait en marche en dehors des
émissions en anglais et il y avait équivalence en heures entre les deux
transmissions.
JC :
Oui je possède ces coupures de presse. On y aperçoit le bâtiment de
Louvetot incendié et le pylône abattu dans l'herbage (...)
JC : Quand l'émetteur de Louvetot a fermé le 8 septembre 1939 à cause de la guerre, on raconte que l'émetteur de Fécamp a repris quelques semaines sous le nom de Radio Internationale Fecamp avec l'IBC (International Broadcasting Company) mais sans Monsieur Le Grand. Les émissions ont été arrêtées en janvier 1940. Les troupes françaises ont saboté l'émetteur le 10 juin 1940, la veille de l'invasion des Allemands dans Fécamp. Aviez-vous participé comme speaker à ces émissions ?
DN : Pour ce qui concerne Radio Internationale, j'en ai parlé à Keith Wallis (1), car ces émissions (de courte durée) avaient eu lieu après mon départ de Caudebec. Seul Roy Plomley avait été le présentateur (...). Toute l'histoire sera révélée dans son livre !
JC :
Comment les Français vous percevaient-ils en tant que britanniques
pendant ces années et que disaient-ils quand ils découvraient que vous
parliez à la radio chaque jour ? Comprenaient-ils le travail que vous
réalisiez ?
DN : Il y avait tout un
groupe de gens à Fécamp qui nous connaissaient de vue et qui savaient ce
que nous faisions, car l'opération de Radio Normandie était très bien
connue dans la ville et nous étions amis avec pas mal d'entre eux.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - (1) Keith Wallis dont David Newman fait mention dans son récit, est le biographe du Captain Leonard F. Plugge, l'homme qui a mis en place les émissions anglaises de Radio Normandie. Keith Wallis a connu tous les personnages évoqués ici même et se rappelle de nombreux souvenirs intéressants de cette époque qu'il a réunis dans un livre paru à ce jour. Les détails sur cet ouvrage sont disponibles sur notre site au chapitre "Publications".
> Le 26 juin 2007, (...) Les studios anglais étaient au fond du parc, cela voulait-il dire que les speakers anglais étaient séparés des français? Comment cela se passait avec les français, est-ce que les relations étaient cordiales ou bien chacun restait de son côté ? Je dis cela, car je suppose que les styles de présentation devaient être très différents entre les anglais et les français. Il suffit de comparer encore aujourd'hui la radio britannique et la radio française toujours très bavarde !!!
A très bientôt David,
Bonjour Jean-Claude
Merci pour votre message du 26 juin. J'ai regardé le site avec grand intérêt et suis très flatté d'être le sujet de cette page si bien rédigée. Il y a beaucoup à étudier dans toute la documentation que vous avez réunie et je vous en félicite.
En relisant mon exposé sur l'organisation des programmes anglais, je vois que je n'ai pas expliqué suffisamment la place que jouaient les speakers français avec nous. Voici la situation qui existait :
Parmi le matériel que nous recevions régulièrement de Londres figuraient des feuilles de futurs programmes contenant les titres, sujet, durée, etc. Nous devions traduire ces feuilles en français et les remettre au bureau de Radio Normandie. Lors des émissions en anglais le speaker français venait dans notre cabine pour faire la présentation suivant la feuille correspondant au programme. C'était la règle aussi bien à Fécamp qu'à Caudebec. On était en très bons termes avec tout le monde et nous avions souvent un repas ou un apéritif avec l'un ou l'autre des speakers suivant leur période de relâche.
Pour vous
dire ce que je suis devenu, d'abord je suis parti de Caudebec vers
la fin du mois de septembre 1939. (Une image qui m'est toujours
restée est celle des agriculteurs amenant leurs chevaux sur le quai
le jour de la déclaration de guerre)
En annexe à tout ceci si cela peut vous intéresser voici quelques notes sur certains membres du personnel de l'IBC :
-
John Sullivan a travaillé pour le service d'outre-mer de la BBC.
Des autres collègues, pas de nouvelles, peut-être plus tard si possible !
Cordialement,
David Newman
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> Le 2 octobre 2007, Bonjour Jean-Claude,
(...) Je suis en train de rechercher la biographie de deux de mes collègues de Radio Normandie - Howard Gee et Robert Fellowes. Gee a été pris par les Allemands en Norvège, interné en Allemagne comme civil pour être finalement transféré à la fameuse prison de Colditz où il était un des deux prisonniers civils dans cette forteresse. Il est mort en 1979. Merci pour "ma" page que vous avez ajoutée au site de Radio Normandie. Je la regarde de temps en temps avec une certaine nostalgie ! J'attends toujours la sortie du livre sur le Capitaine Plugge et je ne manquerai pas de vous communiquer la date dès qu'il paraîtra. Cordialement
David
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> Le 21 février 2008, Avez-vous opéré depuis le studio dont
on voit la photo couleur dans le château de Caudebec ou bien
celui-ci n'était-il destiné qu'aux émissions françaises
uniquement, car je crois que vous aviez un autre studio dans une
annexe au fond du parc ?
DN
:
A
Caudebec, nous avions nos propres studios qui se trouvaient au fond du
parc du château. Ils occupaient l'emplacement actuel du Musée de la
Marine que l'on voit dans la vue aérienne du château de votre site. Au
cours de ma dernière visite j'ai parlé avec le personnel de la réception
du Musée qui connaissait l'histoire de Radio Normandie et des studios.
J'ai rencontré d'autres personnes en ville qui étaient bien au courant
de la station et des activités du poste. Parmi eux Monsieur Lalande
(fils du propriétaire du bel Hôtel de la Marine) avec qui on a échangé
des souvenirs de Monsieur Le Grand. Comme j'habitais sur le quai en face du bac j'étais au centre de tout.
JC : Avez-vous quelques souvenirs personnels sur les Français comme M. Roland Violette ou Mme Francine Lemaitre qui étaient des personnages importants. J'ai cru comprendre que cette dame était pratiquement considérée comme la directrice de la radio ?
DN :
Francine Lemaître était bien responsable des programmes français et je
pense qu'elle a pris la direction après M. Legrand. J'ai bien connu
les speakers français mais moins après le départ pour Caudebec sans doute
voulaient-ils garder et résider dans leurs maisons ou appartements à Fécamp.
Mon meilleur ami là était André Bécasse. Quand il était de service
avec moi pour l'émission de minuit à 2h en hiver une fois terminé le travail
nous nous rendions au Café Thiers ou Madame Cauvin nous servait du
vin chaud. Mon ami habitait avec sa mère à Veules-les-Roses. Il a épousé une
des secrétaires françaises qui travaillait au rez-de-chaussée dans notre
bâtiment, peu de temps avant notre transfert à Caudebec.
DN : Vos questions ne m'ennuient nullement car les années passées à Radio Normandie me sont restées très claires et nettes et j'y pense souvent. Ainsi n'hésitez pas à me demander d'autres informations quand vous voudrez.
JC : Quand vous parlez du Café Thiers, c'est bien à Fécamp que vous pensez ? et pas à Caudebec ?
DN : Oui, j'aurais dû préciser qu'il s'agissait de Fécamp et que le Café Thiers se trouvait sur la Place Thiers (Place du Général de Gaulle maintenant et au coin de la route du Havre (aujourd'hui rue Charles Le Borgne).
JC : Sinon quand
vous faisiez les émissions à Fécamp, cela se passait à quel endroit
précis. Etait-ce dans la "Maison de la Radio" au coin de la rue Georges
Cuvier et la rue de Boulogne, (la rue qui montait vers les antennes).
Car Mr Les Woodland
(article
ici)
a dit que les émissions anglaises étaient réalisées dans un grenier
au-dessus d'un entrepôt de la Bénédictine. Les entrepôts sont situés un
peu plus en amont dans la rue G. Cuvier.
Les studios français et derrière le photographe, de l'autre côté de la rue Georges Cuvier, les studios anglais. Qu'est devenu le camion ?
JC : Etait-il là pour vous surveiller car vous étiez très jeune devant un micro ? Quel était son rôle ? S'agissait-il d'un règlement interne pour contrôler les émissions en anglais ?
Au
sujet des speakers français. je ne crois pas avoir entendu quoi que ce soit sur
une idée de surveillance : je pense plutôt que c'était une question purement de
routine. D'ailleurs nous étions tous contents d'avoir un compagnon pendant ces
émissions au petit matin et moi-même je profitais pour perfectionner mon
français ! Celui qui avait été de service la veille reprenait le travail le
lendemain après-midi.
JC : Peut-on comparer votre travail de cette époque avec celui d'un DJ (animateur) aujourd'hui, c'est-à-dire présenter les chansons (sur disques) et les publicités. Je pense que ça n'était pas facile, il devait y avoir beaucoup de manutention car il n'y avait pas les moyens techniques de maintenant (les cartouches de bandes enregistrées - les cassettes et l'ordinateur qui gère tout cela désormais !!!).
DN : Chaque programme comportait une liste des disques à jouer, accompagnée des documents qu'il fallait signer. Le speaker de service était responsable pour son service. Je me souviens qu'il fallait également indiquer sur les fiches, la référence à une organisation de droits de reproduction « B>I>E>M » et on trouvait cet acronyme sur l'étiquette du disque. Toutes ces fiches étaient expédiées à Londres aussitôt.
JC : Et deviez-vous parler souvent entre chaque disque ?
DN : Nous n'étions pas du tout comme les DJs modernes. On se bornait à quelques remarques avant de jouer un disque et c'était tout. D'ailleurs on était tenu par la durée du programme. Nous présentions une série de disques avec quelquefois des annonces de publicité lues par nous également.
JC : Vous rappelez-vous d'une phrase que vous deviez prononcer devant le micro ?
JC : Quand vous parliez devant le
micro, aviez-vous le trac car vous étiez conscient qu'il y avait
peut-être des milliers (ou des millions) d'auditeurs qui vous
écoutaient.
JC : Combien de temps durait un disque avant de passer au suivant ?
DN : La plupart des programmes duraient 15 minutes.
JC : Quand on regarde la photo d'un studio (le studio "rouge"), on voit deux grands carillons posés de chaque côté du panneau de commande, à quoi servaient-ils ?
JC : Pour les autres émissions anglaises de la journée, il y avait-il une autre équipe, car vous ne pouviez pas également vous occuper de la tranche du matin ?
DN : J'avais oublié de vous dire avant qu'il y avait un programme en anglais de culture physique, deux ou trois fois par semaine, réalisé par un couple anglais qui écrivait la musique et les chansons d'accompagnement. Emission en direct à partir de 7.30 le matin utilisant le grand studio français. J'espère vous avoir donné les renseignements que vous avez demandés et vous dis à bientôt! Cordialement David> Le 29 mai 2008, Bonjour
Jean-Claude,
David
> Le 8 juin 2008,
Bonjour Jean-Claude,
J'ai été en communication avec Sean Street, l'auteur du programme "The Archive Hour" ainsi que Julian May, le réalisateur. Tous les deux m'ont dit qu'il n'y avait pas de texte. Le premier m'explique qu'il utilise des passages-clefs, qu'il intervient après les déclarations de ceux qui participent au programme faisant ses commentaires etc "adhoc". Bien sûr, il aura tout préparé à l'avance. Julian May me dit due dans le passé tout était gardé mais maintenant seulement sur ordinateur sans le texte complet. (...)
> Le 17 juin 2008
Bonjour Jean-Claude,
Sean Street est content de savoir que son émission va figurer sur votre site et je ne pense pas qu'il y ait d'objection de qui que ce soit. (voir Extraits sonores en anglais)
> Le 21 juin 2008,
Bonjour David,
A l'écoute de "The Archive Hour" à laquelle vous participiez, j'ai prêté une attention particulière à ce que vous avez déclaré, notamment lorsque vous décrivez votre joie à faire ce métier, d'être assis devant le micro, de parler sachant qu'il y a des gens qui vous écoutent de l'autre côté et surtout des gens qui vous connaissent. Vous dites c'est merveilleux... En tant qu'ancien bénévole d'une radio locale, je ne peux qu'être du même avis, si je peux oser la comparaison !
Au cours des courriers suivants, David Newman a bien voulu reprendre le texte que nous avions transcrit de l'enregistrement "The Archive Hour" et a accepté de corriger nos erreurs de compréhension et les fautes d'anglais que nous avions laissées échapper. Ce texte corrigé est ICI. Un travail dantesque car même David a reconnu qu'il y avait eu au cours de l'émission certaines phrases des intervenants qu'il n'avait pas saisies lui-même. Alors, nous pauvres français...
> Le 23 décembre 2008,
Bonjour Jean-Claude,
Merci pour votre dernier message. Nous n'avions pas été en communication depuis longtemps, il me semble. Rien à signaler de mon côté. Je crois que les extraits du magazine allemand (Sounds Rolling Stone nr 2 / 2008 avec un article " Die Geschichte von Radio Normandy : Ein Käpt'n wird Pirat, adressé auparavant à David) seront intéressants non seulement pour moi mais également pour Keith Wallis qui sera content d'apprendre que son livre se vend toujours. Je vous remercie de vos gentils vœux et je vous souhaite un Joyeux Noël ainsi qu'une très bonne année - 2009.
Bien cordialement
David
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