« Seine-Magazine-L’Assembleye » N° 11 (novembre-Décembre 1980)

 

RADIO NORMANDIE

des années 30
 

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Madame Soudry se souvient
de Radio-Normandie

et le studio "Bleu" à Fécamp



Dans une certaine mesure, il s'agissait d' «une grande famille». Pionniers de la télégraphie sans fil, mus par le même désir de communiquer par la voie des ondes, chef d’œuvre du progrès, cette vingtaine de femmes et d'hommes gravitant autour de la première Radio‑Normandie de 1926 à 1939 devaient ressentir une exceptionnelle émotion.


Dans les années trente Radio‑Normandie avait «son» public. Une grande famille, disions‑nous ? Certainement oui. Tata Francine, Tonton Roland, les chefs de bureau, les speakers aussi, le banquet annuel offert aux auditeurs‑membres de l'Association des Auditeurs (32.000 membres en 1938), le bal qui suivait l'organisation intérieure de la station, tout concourait à faire de Radio‑Fécamp devenant Radio‑Normandie, une Radio de « famille», le «poste gai» comme on se plaisait à le surnommer.

 

C'est à Mme Soudry de Fécamp que nous devons de précieux témoignages sur ce que fut Radio‑Normandie. Dans ce petit bistrot du Ramponneau au milieu des habitués, nous évoquons la station régionale de l'avant-guerre. Mme Soudry fouille dans sa mémoire.

 «En 1935, j'étais sténo-dactyIo à Fécamp, rue Georges Cuvier, nous étions une dizaine environ. Je me souviens de cette blouse noire aux initiales en jaune : R.N., que nous étions obligés de porter. J'en avais horreur! Notre tâche allait de l'accueil des visiteurs à la prise en sténo des nouvelles de Paris, provenant du journal Paris‑Soir. Une collègue et moi, prenions ces informations qui constituaient ensuite le journal parlé. »

 

Il y a aussi l'anecdote.

 

«Radio‑Normandie, on l'appelait le poste gai. Je travaillais dans le grand studio bleu. Un jour, on me dit de me taire et de ne faire aucun bruit. Les gars de la publicité enregistraient sur disque souple une réclame :«So‑co‑sel, le seul sel sec sachant saler !» Avant de dire cela, le présentateur lançait un mugissement extraordinaire. Inutile de vous dire que j'avais été prise d'un fou rire pas croyable. Il a fallu que je sorte du studio et la réclame a dû être recommencée».

 

Mme Soudry évoque ensuite le banquet annuel des Auditeurs (suivant les sections : Rouen, Le Havre... En 1939, elle ne suivra pas la station dans son installation à Caudebec en Caux.

 

Ce sont ensuite les documents photographiques qui témoignent d'une Radio, très écoutée et reconnue : Les coupures de presse, les photos et jusqu'à ces cartes postales dont l'Association France Radio Club de Vittefleur par Cany a décidé de faire une édition groupée. Ces cartes postales, nous en présentons quelques-unes unes ici mais nous ne saurions trop conseiller nos lecteurs de se les procurer auprès de :

 

France Radio Club, Le Hamel, Vittefleur‑76450 CANY ou aux bureaux de notre magazine (nous transmettons) et en librairie.

Une édition souvenir qui comptera.

 

R.A.

 

Pour plus de détails sur l'historique de Radio‑Normandie, se reporter à nos Nos 3 et 4 de l'Assembleye (1979)