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Une des dernières vues du centre émetteur en action dans les années 70, 
prise depuis le village de Louvetot, face au nord-est.

Pendant ce temps, à quelques dizaines de kilomètres, au début des années 60, la télévision régionale apparaît - en noir et blanc - avec 20 minutes d’antenne par décrochage sur la seule et unique chaîne chaque soir à 19 heures.

Télé Normandie

Le programme régional est diffusé depuis le centre émetteur
de Rouen - Grand-Couronne (émetteur TV Les Essarts).

< L'une des premières "télé-speakerines" normandes
de la télévision régionale (nom oublié ?)



A l'époque du premier pylône, l'émetteur TV des Essarts Grand-Couronne au sud de Rouen (juin 1962)

photo extraite du site de Thierry Vignaud : http://tvignaud.pagesperso-orange.fr/

A la même époque, L’ORTF (Office de Radiodiffusion et Télévision Française) - organisme d'Etat) tente à Rouen la diffusion d’un journal radiophonique parlé, diffusé sur 214 m (1403 kHz) depuis l’émetteur de Louvetot. Les "décrochages" cesseront un an plus tard. L'émetteur de Louvetot relaie le programme dès 6 h de France Inter et le soir celui d'Inter-Variétés jusqu'à la fin des émissions à minuit.

  


La station de Louvetot après la guerre.
La toiture a été reconstruite après
l'incendie de la débâcle. Mais le bâtiment
a perdu de sa superbe avec le clocheton
partiellement refait.

2 février 1971 : la station de Louvetot procède à la réémission des programmes envoyés de Paris par câbles souterrains
  > ICI < coupure de presse "Paris-Normandie"

Un pylône de 120 mètres de hauteur remplace son prédécesseur (170 m) et retransmet les programmes
nationaux de l'ORTF (France Inter et Inter variétés)
sur la longueur d'onde de 214 m (1403 kHz)
avec une puissance de 20 kW.

Jusqu'au 30 septembre 1974, le relais va fonctionner.
Pendant quelques mois encore, l'émetteur reste allumé
mais sans onde porteuse (pour un hypothétique redémarrage), puis il est décidé d'arrêter l'exploitation de ce site.
 

Le centre émetteur au milieu du plateau cauchois. Tout au bout de la route, vers le nord, Yvetot, Fécamp...

 

L’émetteur de Louvetot est utilisé comme relais des programmes nationaux jusqu’en 1974

A partir du 30 septembre 1974, Louvetot n’assure plus de relais, mais reste branché (sans émettre). En effet, si on coupe la tension dans l'émetteur, l'humidité dans les circuits (transfos, selfs...) le rendrait inutilisable.

Pourquoi alors le conserver ? Un vague projet de radio régionale était dans les cartons de Télédiffusion de France et envisageait de reprendre la longueur d’onde devenue vacante en Haute-Normandie. Quelle excellente idée... qui restera malheureusement sans lendemain car en 1976, la station dont le terrain et les bâtiments doivent être (subitement) vendus, est promptement livrée aux ferrailleurs.

La station de Louvetot n'émet plus
depuis le lundi 30 septembre 1974 ...
> ICI < coupure de presse "Paris-Normandie"

"... Alors que l'on s'inquiète actuellement de vocations régionales, du dépeuplement des campagnes et des conditions de vie, rurale, on peut s'étonner que ce bel instrument de travail perde son autonomie, sa voix propre..."  

Michel Gibourdel

En 1977, l'émetteur et l'antenne (120 mètres)
sont détruits et livrés aux ferrailleurs.

Par ailleurs, remarquez les parties supérieures des fenêtres du premier étage (salle de l'émetteur) encore murées. En août 1944, les Allemands avaient muré les fenêtres du bâtiment pour se préserver des mitraillages de l'aviation alliée

L'équipe des démolisseurs posent devant la "bête" abattue

 


Le "château" est aujourd'hui la propriété d'une église évangélique "Le Buisson ardent". 


Les ondes spirituelles n'ont toutefois pas supplanté définitivement l'esprit radiophonique qui hante ces lieux : après le statut de station internationale puis régionale, une radio locale FM "Radio Fraternité" (aujourd'hui "Phare FM") permet  au  village de Louvetot de conserver encore un peu son étiquette de "village normand des ondes".

A l'occasion des "Journées du Patrimoine" les 18 et 19 sept 2010,
voici encore quelques photos du Château de Louvetot    >   ici