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CAUDEBEC-EN-CAUX & EPONE-MEZIERES |
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Le
château de Caudebec-en-Caux, |
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Le portail d'entrée des studios principaux de Radio
Normandie à Caudebec-en-Caux, |
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D'ici part le câble coaxial souterrain alimentant l'émetteur de Louvetot, situé à 6 kilomètres plus au Nord. Le câble traverse la Forêt de Maulévrier et contient plusieurs lignes téléphoniques. |
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A l'entrée de la propriété, on trouve un salon d'accueil pour les nombreux visiteurs et artistes de passage et un bar-restaurant. |
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Avant
d'accueillir Radio Normandie, la propriété abritait un hôtel : |
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Au
premier étage, le
studio pour les émissions françaises. |
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72 ans plus
tard : le salon est devenu le bureau de Monsieur le Maire de
Caudebec-en-Caux. |
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L'envers du décor dévoile l'arrière du château et le parc en bord de Seine |
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Au fond du parc de nos jours, le Musée de la Marine de Caudebec. |
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Ci-dessous, deux vues aériennes récentes de Caudebec-en-Caux et du "Château" au bord de la Seine. Avec l'évolution du temps, le parc semble s'être considérablement rapetissé. La route qui suit la Seine vers la gauche, conduit vers Villequier à quelques kilomètres où Victor Hugo a vécu. |
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< Pour finir,
encore un détail de l'entrée principale. |
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A propos du château d'Epone...
( ... ) Nous vous
proposons donc, comme futurs actionnaires, un accord aux conditions suivantes :
1° Nous demandons d’avoir au conseil d’administration une représentation proportionnelle au nombre d’actions possédées par chacun de nos groupes, 3 places sur 7 administrateurs. (photo : Max Brusset)
2° La politique
commerciale et la direction du poste seraient assurés en commun avec vous et
aucune décision importante ne serait prise avant l’accord des deux groupes.
3° Vous nous donneriez
I’accord formel de la société, pour entreprendre toutes démarches en vue du
transfert du poste au cas où nous pourrions l’obtenir, ceci dans un but
d’amélioration commerciale du poste...
Quand Fernand Le Grand
de Radio Normandie apprend les manœuvres de son délégué parisien, il crie à la
trahison et le limoge aussitôt. Brusset, se réservant de lui faire payer cette
rupture, active les choses. Il a trouvé un site favorable pour installer le
grand poste commercial dont il rêve avec ses amis anglais : le château
d’Epone-Mézières en Seine-et-Oise. Une Société du Château d’Epône est aussitôt
constituée pour l’acheter. En sous-main, Brusset se procure encore 3 600
actions de Radio-Méditerranée, en décembre 1938, grâce à une avance que
lui fait I.B.C. de quelque 3 millions de francs [PV de la réunion du conseil
d’administration de la S.I.T. du 26 décembre 1938 (Greffe du tribunal de
commerce de la Seine) et lettre de l’I.B.C. du 26 juillet 1939 rappelant sa
créance remboursable soit en francs, soit en actions de Radio Méditerranée]. Il
contrôle ainsi la majorité du capital de cette société. Les projets de Max
Brusset semblent donc en très bonne voie, d’autant que depuis le mois d’avril
1938, avec le retour de Georges Mandel aux affaires (au ministère des
colonies), cet habile manœuvrier est devenu son chef-adjoint de cabinet,
position utile à ses desseins. Mais les
événements politiques se précipitent en Europe, et vont donner à Brusset
l’occasion de faire coup-double: monter le nouvel émetteur qu’il souhaite et
faire payer à Fernand Le Grand son éviction de Radio Normandie Cinq jours après
la déclaration de guerre, le 8 septembre 1939, Radio Normandie, seul parmi les
12 postes privés français, est réquisitionné pour les besoins de la défense
nationale. La S.I.T., pour compte de la Société du Château d’Epône, rachète
I’émetteur de Fécamp inutilisé depuis la mise en route de celui de Louvetot,
quelques mois plus tôt. Fernand Le Grand rend, bien sûr, responsable Max
Brusset de la réquisition de son poste. Il le dit avec véhémence, au cours
d’une réunion de la fédération des postes privés, le 12 septembre 1939, où Max
Brusset jure ses grands dieux qu’il n’a jamais fait aucune démarche directe ou
indirecte pour demander ou faire hâter cette réquisition, qu’il n’a connue
personnellement que lorsqu’elle a été effective et officielle, et à laquelle il
était et reste opposé catégoriquement 72. L’ennui, c’est qu’une lettre du 19
décembre 1939, adressée par M. Shanks de l’International Broadcasting Company à
Max Brusset, semble prouver que toute l’opération était bien préméditée si l’on
en juge par cet extrait : ... La convention qui vient d’être échangée entre la société
I.B.C. que je représente, et vous-même, pour la mise en marche du poste de
Fécamp, dont la société S.I.T. est propriétaire, a besoin d’être précisée sous
forme d’une lettre-accord en ce qui concerne vos intérêts. (...) Il va de soi
que si, après les hostilités, les démissions du poste de Fécamp étaient
maintenues et si elles avaient comme les autres postes privés, un caractère
commercial, un nouvel arrangement spécial interviendrait entre nous, les
accords présents constituant un minimum de départ. Comme le moment est mal
choisi pour lancer une station publicitaire, l’émetteur de Fécamp de Max
Brusset va servir, sous I’égide du commissariat général à l’information
(Jean Giraudoux), du ministère des affaires étrangères (l’ambassadeur Fouques du
Parc), et de la commission des affaires étrangères de la chambre (Jean Mistler)
la propagande française en langue étrangère. Mais c’est la S.I.T qui effectue
toutes les démarches et qui paie, notamment, l’abonnement au service des
dépêches de l’agence Havas. Les émissions en tchèque sont dirigées par MM.
Mazarick et Osusky, celles en autrichien le sont par S.A. l’archiduc Otto de
Habsbourg. Les archives ne permettent pas de déterminer le nom du rédacteur en
chef des émissions polonaises. Le deuxième acte de la pièce imaginée par Max
Brusset - et dont il modifie l’intrigue au fur et à mesure des événements -
consiste à faire transférer, pour raisons techniques de sécurité
militaire, l’émetteur de 10 kW de Fécamp à Epône. La puissance en sera
considérablement augmentée par I’adjonction de matériel Thomson-Houston
spécialement commandé et le titre de la station: Radio-International-Fécamp
sera changé pour celui de Radio-International-Epône. Là, les dirigeants de la
fédération des postes privés commencent à se poser sérieusement des questions.
Pour les calmer, Max Brusset écrit une longue lettre, le 9 mars 1940, à Jacques
Trémoulet, vice-président de la fédération où il interdit à quiconque de mettre
en doute sa parole et où il précise : L’installation du poste à Epône, dans la
région parisienne, s’effectuera en accord et d’ordre du gouvernement dans un
but d’intérêt général et de propagande française qu’il n’appartient à personne
de discuter, et dont la réalisation ne saurait être attaquée. Ce poste
n’émettra à aucun moment en langue française et ne fera aucune publicité
commerciale française. Il est destiné uniquement il des émissions en langues
étrangères, sous le contrôle du ministère des affaires étrangères et du
commissariat général à l’information, à la disposition duquel il a été mis.
Très astucieusement, Max Brusset ne parle que de publicité française... il ne
ment pas une seconde puisque si l’émetteur peut devenir commercial après les
hostilités, il sera destiné à la publicité anglaise. Mais l’arrivée des Allemands,
en juin 1940, sonne le glas de ces belles espérances. Ils termineront les
installations d’Epône pour en faire Radio-Calais émettant vers I’Angleterre.
Quant à l’émetteur de Louvetot de Radio Normandie, il passe dans le giron de la
Propaganda Abteilung et fera partie, après augmentation de sa puissance
à 60 kilowatts (?) de la chaîne Radio-Paris. |
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Après la débâcle de 1940, Épône est occupée, comme le reste des Yvelines, dès le 13 juin 1940. Les Allemands s'emparent de l'émetteur privé qui venait d'être installé dans le château par Radio-Normandie, pour diffuser leur propagande vers la Grande-Bretagne. Le maire, René Dreyfus, de confession israélite est destitué et s'éclipse. En 1944 les bombardements alliés détruisent la gare et les ponts sur la Seine. Le 18 août, les Allemands font exploser le château, et le poste émetteur de radio. Il n'en reste plus que les communs, qui seront convertis plus tard en centre culturel. Le lendemain la commune est libérée par les premiers éléments de la 79e division d'infanterie de l'armée américaine
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