Bienvenue|    Extraits sonores    |Autres Sites  | Les Débuts |    Fécamp & Vincelli   |   Le 1er Emetteur    |   La Maison de la Radio  |  Emissions Anglaises
 Emissions Françaises   
|    Louvetot    |    Caudebec-en-Caux   |   Dates Importantes  |  Ils ont participé  |  Radio International  | Publications |  Fin de la Légende

Pages >    1 |  2  |  3  |  4  |  5  |  6  |  7  |  8  |  9  |  10  |  11  |  12  |  13  |  14  |  15  |  16  |  17  |  18  |  19  |  20
  FECAMP & VINCELLI 

Fécamp berceau de Radio Normandie

Ci-dessous, quelques vues aériennes de Fécamp et de son port. Devant le Palais de la Benedictine   (1) on aperçoit la Villa Vincelli appelée autrefois "Vincelli-la-Grandière" (2), le point de départ de toute l'aventure, la résidence de M. Fernand Le Grand où se déroulèrent les premières émissions expérimentales de Radio Fécamp.
Grâce à la distillerie célèbre dont Monsieur Le Grand était propriétaire, grâce également à son hobby, la TSF (la "téléphonie sans fil"), le nom de Fécamp a résonné il y a 80 ans en Europe, aux Etats-Unis, au Japon, partout dans le monde. Pour des milliers d'auditeurs, de 1926 à 1939, Fécamp égalait les noms prestigieux de Droitwich, Daventry, Luxembourg, Hilversum, Sottens... 

   Désolant, la ville de Fécamp oublie son passé !!!    

Effectivement, c'est désolant ! Sur l'internet, même le site web officiel municipal ignore - volontairement ? - l'époque glorieuse de Radio Fécamp et Radio Normandie. Alors, pas étonnant que les Fécampois - jeunes et moins jeunes - ne connaissent rien de l'histoire de leur ville... selon le constat révélé lors d'un micro-trottoir de la BBC, au cours du documentaire diffusé par BBC Radio 4 :  "The first pirate" .  
(Pour écouter l'émission, rendez-vous au chapitre > "Extraits sonores" - L'interview des fécampois est d'ailleurs en français !)


Les maisons
(3)  (4), rue Georges Cuvier ont servi de studios et de dépendances pour Radio Normandie lorsque la station a pris de la notoriété. Les studios pour les émissions anglaises étaient situés également dans le voisinage, dans l'un des entrepôts de la Bénédictine (photos à suivre).

.

 


Vincelli-la-Grandière, aujourd'hui appelée "La Villa Vincelli". La belle demeure de Fernand Le Grand est devenue une salle d'exposition appartenant à la Ville de Fécamp.
(Dessin de Burel)

Fontaine Vincelli


VINCELLI-LA-GRANDIERE

 Extrait du site "Les Amis du Vieux Fecamp"  >>> 
ici
 
« Vincelli la Grandière » a été bâtie à la fin du siècle dernier. Depuis l’agrandissement du port et l’assainissement du vaste « lac de la mer », un nouveau quartier est né, de Saint-Etienne à la mer, où s’installe le « Tout-Fécamp ». Trois hôtels particuliers appartenant à la famille Le Grand sont ainsi construits dans les abords immédiats du prestigieux Palais Bénédictine : l’actuelle Maison du Tourisme, la maison « normande » du square Vincelli, et… Vincelli la Grandière. Les fils d’Alexandre demeurent ainsi à l’ombre de la « maison-mère ». Fernand, 7ème des 21 enfants, occupe d’abord la maison Vincelli, habitée ensuite par son fils Fernand, créateur de Radio-Normandie. Lui succède dans la maison, son fils Bruno, directeur à la Société Bénédictine. C’est le dernier occupant de la maison, avant sa reprise par la Société.

L’architecture combine harmonieusement briques, silex et pierre. Le pignon à pans de bois rappelle les maisons normandes et l’architecture dite de villégiature ou de bains de mer qu’on trouve sur la côte. Mais c’est surtout l’intérieur qui est intéressant. Dans le salon de réception, les miroirs coulissants et les verrières transforment l’espace selon le rythme des soirées mondaines.

Pour cette maison, Camille Albert, architecte de la ville de Fécamp de 1883 à 1903, et du palais Bénédictine (1895), s’inspire délibérément du style Renaissance. Il multiplie les références au château de Fontainebleau, notamment pour la cheminée, ornée de la salamandre, emblème de François 1er. Les boiseries et le décor s’animent de rinceaux de feuillages, de putti ou petits anges joufflus, de « cartouches », encadrements ornés d’enroulements…

Ce choix de décor Renaissance s’explique par l’histoire de la liqueur.

Le nom Vincelli ; c’est en effet le moine Vincelli qui aurait mis au point au XVIe siècle, à l’époque de la Renaissance, la composition d’un élixir à base de plantes médicinales locales, d’épices en provenance du Nouveau Monde, tout récemment découvert. Alexandre Le Grand en aurait retrouvé la recette dans un vieux grimoire bénédictin, échappé à la tourmente révolutionnaire. Vincelli est donc à l’honneur dans la famille Le Grand, et dans la société Bénédictine : l’une des maisons familiales porte son nom, et le jardin tout proche s’orne de sa statue dorée.

 


>> CLIQUEZ
sur ces photos (2005) pour les agrandir.

 

Le Palais de la Bénédictine La villa Vincelli la Grandière Les fenêtres du Grand salon

Vincelli côté jardin Vincelli vue de la rue Théagène Boufart Entrée principale côté rue
 


Janvier 2004, OFFSHORE ECHOS, magazine de la radio libre, est de passage à la Villa Vincelli :


Retour...  vers le passé

Où  sont  passés 
nos  fantômes  ?


Parmi les lecteurs d’Offshore Echos, il semble qu’aujourd’hui, l’ordinateur ait supplanté le poste de radio. Alors le dimanche maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?... On sort ! Et justement ce week-end d’octobre, dans le Progrès de Fécamp (le journal de là-bas), outre une demi-page de rétrospective sur l’ancienne Radio Normandie, un article annonce une exposition de cartes postales anciennes sur la ville, le port de pêche, etc, durant une quinzaine de jours, dans la Villa Vincelli. L’intérêt est de taille car l’évocation du nom de Radio Normandie est devenue tellement rare de nos jours. En effet, bien peu de fécampois se souviennent de l’histoire de leur ville et ignorent que le mot “Fécamp” était autant renommé que “Droitwich”, “Luxembourg” ou bien “Daventry”, il y a plus de soixante ans. On parlait de Fécamp jusqu’à Boston et même au Japon, selon la légende. Hélas, de nos jours, même le site officiel de la ville, sur internet, ignore cette référence au passé. 

Toujours en quête de documents et de photos inédites d’émetteurs rétros, je suis donc allé dans cette fameuse villa, un endroit mythique - transformé aujourd'hui en galerie d'exposition - d'où étaient parties les premières émissions lorsqu’il s’agissait encore de la demeure de Monsieur Le Grand (1). 

Cette maison de style normand du XIXe siècle, est située dans la même rue, face au Palais de la Bénédictine. Derrière, au fond du jardinet, une dépendance en briques rejoint la rue Georges Cuvier. Je crois reconnaître l’ancienne écurie qui avait servi aux émissions anglaises de Radio Normandie (de 1931 à 1938). 
C'est la première fois que je pénètre ici. L’intérieur de la villa correspond bien à ce que j’imaginais : on change vraiment d’époque. Le décor devient Renaissance du fait sans doute de la proximité du Palais Bénédictine du même style. Des réceptions mondaines se déroulaient jadis ici dans ces salons au parquet verni, murs de lambris avec moulures sculptées, plafond très haut, décoré en “caissons” comme dans les châteaux, des lustres imposants... Je m’approche de la cheminée massive ornée d’une salamandre, emblème de François Ier. La cheminée est celle que l’on voit sur les gravures et devant laquelle les speakers et musiciens se tenaient rassemblés près du micro. 

Mais la plupart des visiteurs ne sont pas là pour admirer les meubles. Parmi les cartes postales proposées à leurs regards sur les panneaux d’exposition, des vues classiques de Fécamp du début de siècle dernier montrent les rues, le port de pêche et les chalutiers déchargeant la morue... Dans une alcôve, enfin une dizaine de photos en rapport avec la radio sont présentées. Les mêmes d’ailleurs que sur le site web du Club. Aucune vue “inédite” finalement. Dans la pièce contiguë, quelques vieux récepteurs, un phono et son énorme pavillon sont alignés. Ils appartiennent à un club de... cibistes (!) fécampois, organisateurs semble-t-il de l’exposition. 

Au moment de partir, je me présente aux personnes de l’accueil. Je les informe de l’existence de notre site sur Radio Normandie et que nous recherchons tout ce qui concerne le passé de cette maison durant cette période. Bien que reconnaissant ignorer l’historique de ces lieux, la personne note aimablement mes coordonnées et promet de demander au responsable de l’expo de me rappeler. 
Pas de nouvelles évidemment

J'ai eu à ce moment l'impression étrange d’être un “Hibernatus” en train de débarquer d'une autre époque devant des gens stupéfiés qui ignorent tout à fait ce qui s'est passé ici. C'est dingue. Peut-être la nuit dans le grand salon, seuls les fantômes rôdent ici avec leurs micros, leurs gramophones et se souviennent !!! Mais là, ne comptez pas sur moi pour y retourner les interroger ! 

JC. Dumenil

(1) Rappelons que F. Le Grand, outre sa passion pour la TSF, était PDG de la Distillerie Bénédictine, à l’époque l’une des plus grosses sociétés de Fécamp.